Cliniques ELNA: Des frontières floues entre le public et le privé

Cliniques ELNA: Des frontières floues entre le public et le privé

Publiée le 15 / 11 / 2024


En pleine expansion, le conglomérat montréalais ELNA possède à la fois des cliniques 100% privées et des cliniques financées par les contribuables, parfois sous le même toit. Ses annonces proposent aux médecins québécois de travailler dans celle «de [leur] choix», y compris hors Québec. Et invitent les patients à se faire soigner de manière plus «rapide» et «personnalisée» dans ses cliniques payantes. Un discours qui suscite des inquiétudes. Un dossier de Marie-Claude Malboeuf.

 

 

Un empire à cheval sur deux univers

 

En juillet, de longues affiches bleues masquaient le chantier de construction d’une toute nouvelle clinique médicale 100% privée, au cœur du centre-ville de Montréal. «Médecins: Découvrez ce qu’ELNA peut vous offrir», annonçaient-elles à côté de visages 10 fois plus grands que nature.

 

Croissance fulgurante, recrutement continuel, lutte acharnée de son laboratoire pour bloquer l’enquête d’un syndic, tout semble gigantesque chez ELNA Médical. Le conglomérat montréalais, qui se présente comme le «plus grand réseau de cliniques médicales du Canada», en possède une centaine au pays, dont une quarantaine au Québec. Les deux tiers d’entre elles, environ, acceptent la carte d’assurance maladie. Les autres, plus petites, font payer les patients.

 

Quelque 1000 médecins travaillent maintenant chez ELNA, dont 500 au Québec. C’est deux fois plus qu’il y a deux ans. Ceux qui offrent des soins payants exercent souvent à la même adresse que ceux qui offrent des soins gratuits, dans l’un des vastes complexes médicaux du groupe, sur l’île de Montréal, à Québec ou en Montérégie.

 

 

Dénigrer le réseau public

 

Selon certains patients et soignants, combiner les soins publics et privés – à l’image de ce que font ELNA et d’autres réseaux – pose problème. Cette année, une fonctionnaire municipale a consulté un dermatologue gratuitement pour faire examiner une lésion potentiellement cancéreuse, à la clinique ELNA du Vieux-Montréal. Dans la salle d’attente presque vide, un tableau numérique et des affiches faisaient la promotion de traitements minceur ou antirides et annonçaient les consultations médicales (à 150 $, 195 $ ou 285 $) d’une omnipraticienne désaffiliée de la Régie de l’assurance maladie du Québec (RAMQ), qui travaille au même endroit.

 

Pour lire l’entièreté de l’article écrit par Marie-Claude Malboeuf et publié dans le journal La Presse le 13 novembre 2024, cliquez ici.

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